Historique (suite)
Le village de Saint Armel est situé à l'entrée de la Presqu'ile de Rhuys, proche de Vannes à vol d'oiseau, il est à 15 km en contournant le Golfe, d'où l'idée de traverser la rivière de Noyalo à la hauteur du Passage, en effet 200 mètres seulement séparent la cale du Passage de celle de Montsarrac en Séné. C'est par là que pendant des lustres va transiter les jours de marché une partie du trafic passagers, animaux et marchandises de la Presqu'ile, mais pour cela il faut un passeur et donc payer, ce droit est accordé aux moines de St Gildas, il leur sera disputé par les Maitres des forêts, en 1367 le duc Jean IV de Bretagne confirme aux moines de St Gildas leurs droits sur le "Passage Questenen".

Le passage n'était pas sans danger puisqu'en 1885, le "Progrès du Morbihan" relate la mort de Jean Le Grégan (37ans) , passeur dont la barque chavira un jour de tempête.


Vues prises vers 1900 et en 1994. Pour voir les deux photos : passer la souris sur l'image - sans cliquer.
Cette activité se poursuivra jusqu'à la fin de la dernière guerre (1949), les derniers passeurs furent Le Ridant et Esnot, les temps ayant changé leur métier n'était plus rentable.

Aujourd'hui une liaison a été rétablie l'été par le SIVOM pour les piétons et les cyclistes, se renseigner au 02 97 26 45 26.

La carte postale ci-jointe ne représente malheureusement pas le passeur de St Armel, mais celui du Pouldu, cela donne tout de même une bonne idée du siècle dernier.



L'autre activité historique du Passage, qui elle aussi n'aura pas survécu à la guerre, est la récolte du sel dans les marais salants longeant la digue qui relie l'ile du Passage au village de Saint-Armel. Sous l'influence du soleil et du vent l'eau de mer canalisée vers les oeillets s'évaporait laissant les cristaux de sel regroupés en tas puis récoltés.
Les marais en l'an 2000
Vues prises en 1900 et 1990. Passer la souris sur l'image.
C'est en 1725 que le chapitre de Vannes sollicite auprès de Louis XV la concession des terres vierges en rivière de Noyalo.
Aujourd'hui où le sel est un produit banal, il est difficile de s'imaginer l'enjeu qu'il représentait, son prix étant grèvé de taxes il était l'objet de contrebande et entrainait la présence de nombreux douaniers et de casernes, c'était un aliment de première nécessité, sans sel pas de conservation possible des aliments.

Le dernier exploitant des salines fut Théo Le DU, ces marais sont toujours visibles et utilisés pour affiner les huîtres.
Depuis 2003 un paludier s'est installé dans les marais de Lasné (voir rubrique
"Activités").

La vanne qui commande les marais
Du passé il reste encore une tradition commune à toute la Presqu'île de Rhuys : le Gotchial, brioche lourde et sucrée, chaque village ayant son "gotchial", celui de Saint-Armel est particulièremment apprécié.
Le Gotchial
à la sortie du four...
Le Passage possède 2 "dépendances", les iles de : Kistinig où fut édifié un grand batiment qui a été longtemps une caserne des douanes, et Gorn Bihan, simple îlot.
Kistinig Gorn bihan
Pour en savoir plus...