|
|
Le
roman "Goulven le goëmonier" est paru en 1932, période
où Yves-Marie Rudel était rédacteur à "L'Ouest -Eclair"
de Brest. Il connaissait parfaitement le Finistère
puisqu'il y résidait depuis 12 ans et que la famille
Morel du côté de sa belle-mère résidait à l'année à
Porspoder, ce n'est donc pas étonnant s'il a choisi
Porspoder et la dure vie des goëmoniers comme cadre de
son roman.
Le 20 juillet 1941, le journal "La
Bretagne" annonçait: "Dans
notre prochain numéro nous commençons la publication
de "Goulven le goëmonier, l'émouvant roman de Pierre
RUZEL, la mer, la jeunesse, l'amour"...
tous les ingrédients pour faire un feuilleton comme
tous les journaux en avaient à l'époque.
C'est l'histoire
de Goulven, garçon pauvre de 16 ans, il aime
l'énigmatique Caro, ensemble ils font la
cueillette du goëmon, mais un jour son père meurt,
leurs projets s'en trouvent bouleversés, il doit
s'embarquer, quitter Caro et Porspoder, leurs
destins se séparent.
La crise de 1929 aggrave les conditions
de vie de ces goëmoniers déjà à la limite de la
misère, toute une région souffre, l'intrigue ne
dissimule rien de la difficulté de vivre de cette
population, le romantisme et le réalisme de l'oeuvre
se prêtent bien à en faire un feuilleton.
Pour illustrer son roman
Y.-M. Rudel va tout de suite penser à Xavier de
Langlais, beaucoup de choses les réunissaient: le
journalisme, l'amour de la Bretagne, une grande
honnêteté intellectuelle et Guémené-Penfao ! Car la
mère de Xavier de Langlais était elle aussi de
Guémené... s'ils n'ont pas eu l'occasion de s'y
rencontrer enfants, adultes ils ont souvent évoqué
Guémené (un vrai paradis à les entendre...).
Pour s'imprégner de son sujet X. de
Langlais décide d'aller passer quelques temps à
Porspoder, d'après un petite note trouvée dans le
dossier d'étude, il a du arriver un soir à 18 heures à
l'Hotel Bellevue (aujourdh'ui fermé) tenu à l'époque
par M. Crozon-Cloâtre. De ce séjour il va ramener
plus de 50 dessins au crayon, au fusain rehaussé de
couleur et des gouaches. Tous les sujets sont abordés:
femmes en coiffe, vues des maisons du village de
Porspoder, le bord de mer et ses fours, les goëmoniers
au travail. Aujourd'hui c'est le témoignage d'un mode
de vie disparu, c'est à ce titre que l'idée nous est
venu d'en faire une exposition.
Certaines études se retrouvent dans les
gravures illustrant la première partie des parutions
du roman dans "la Bretagne"
|
|
|