Historique

du chemin de croix

Étude de Trémel (22) - Vème Station




Le Chemin de croix tel qu'on le connaît aujourd'hui s'est constitué au fil des siècles, y compris au XXè où l'on a créé une 15è station : "la résurrection du Christ", note pleine d'espoir après une reconstitution dramatique et désespérante de la fin du Sauveur.

L'histoire de cette dévotion remonte à l'antiquité chrétienne. Au 4e siècle, une riche dame romaine, Éthérie, fait un pèlerinage à Jérusalem, visite le Calvaire et le Saint-Sépulcre et publie le récit de son voyage.

À partir du 11è siècle la dévotion à la Passion du Christ devient plus affective. Saint Bernard, surtout, est à l'origine de ce courant spirituel en même temps qu'il prêche la croisade pour reprendre les Lieux saints occupés par les Musulmans. Pèlerinage et reconquête sont entièrement liés.

Saint François d'Assise, au début du 13e siècle, transmet aux frères de l'Ordre qu'il vient de fonder « la passion de la Passion du Sauveur ». Ce furent les Franciscains, à qui la garde des Lieux saints avait été confiés en 1312 qui introduisirent en Europe les représentations de la Passion, compensation nécessaire aux croyants ne pouvant se rendre à Jérusalem.

Dès le 15è siècle, les scènes de la passion sont représentées par de nombreux artistes : sculpteurs (retable et calvaire), enlumineurs de manuscrits, maître verriers et peintres. Diverses pratiques religieuses se développent, dévotions : aux plaies du Christ, aux chutes, aux instruments de la Passion.

Dans toute l'Europe du 16è siècle, des sanctuaires reproduisent la basilique du Saint Sépulcre de Jérusalem. Des chemins de croix monumentaux sont érigés dans l'île de Rhodes, à Fribourg en Suisse, à Romans-sur-Isère, dont deux chapelles sur 37 sont encore visibles.

Dans la région parisienne, au 17è siècle, l'un des plus important lieux de la dévotion se trouve au Mont Valérien.

C'est au 18e siècle, avec saint Léonard de Port-Maurice et saint Alphonse de Liguori, que le chemin de croix est structuré en 14 stations. pour mieux suivre le sens de ces "tableaux", nous rappelons l'ordre des évènements;

I
Il
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
- Jésus est jugé et condamné à mort par Pilate.
- Il est chargé d'une croix.
- Il tombe pour la première fois.
- Il rencontre sa mère, la Vierge Marie.
- Simon de Cyrène est réquisitionné pour aider Jésus à porter sa croix.
- Véronique lui essuie le visage.
- Jésus tombe pour la deuxième fois.
- Il s'adresse aux femmes de Jérusalem.
- Jésus tombe pour la troisième fois.
- Il est dépouillé de ses vêtements.
- Il est mis en croix.
- Jésus meurt sur la croix.
- Il est descendu de la croix.
- Jésus est mis au tombeau.
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Au 19e siècle, la représentation du chemin de croix fit l'objet d'une production industrielle : plâtres, gravures, chromolithographies.

Au 20e siècle, des ateliers ouvrent leur porte : "l'Arche", avec Valentine Reyre, "les artisans de l'Autel", "les Ateliers d'Art Sacré" avec Maurice Denis, Georges Desvallières et Henri de Maistre, à Paris. Les "Seiz Breur" et "L'atelier breton d'art chrétien" avec Xavier de Langlais en Bretagne. Les artistes travaillent sur des matériaux très variés : Henri Matisse, la céramique, Léon Zack, la pierre, Raoul Ubac, l'ardoise.

La mise en oeuvre du chemin de croix s'est diversifiée, le plus souvent il se déroule dans l'église devant chaque station, mais depuis de nombreuses années, celui de Montmartre ou celui de Saint-Pierre-de-Chaillot se déroulent dehors, en procession derrière une grande croix.

----------------------------------------------D'après Carole BARRIQUAND


Etude Collège Saint Joseph à Lannion (22) - Ière station

Les chemins de croix de Xavier de LANGLAIS ne comportent que 14 stations, comme cela se faisait à l'époque, leur création s'étale sur 40 années de 1932 à 1972 ce qui explique l'évolution du style et la variété des supports qu'il a utilisés : peinture à l'huile, fibro-ciment, céramique, fresque et Lap (ciment recouvert d'émaux).

Devant la multiplicité des chemins de croix en platre du début du XXè siècle, Xavier de Langlais a pensé pouvoir "industrialiser" sa production grace au LAP et fait un catalogue de propositions pour une même station, ce catalogue a été retrouvé et comporte 33 esquisses différentes:


Quatrième station

Pour chaque chemin de croix ou décoration, nous n'avons repris dans ce site que quelques photos, ces chemins de croix sont faits pour être vus dans leur cadre, ils n'attendent que votre visite :


1932

1932

1933

1933


1935

1936

1936

1936

1937

1937 et
1938

1938

1946

1949


1953
1955

1956



1958

1959


1960

1966

1972
Le Hézo. (Morbihan) Christ en croix. Peinture sur Fibrociment.

Plounevez-Quintin. (Côtes d'Armor). Peintures sur Fibrociment.

Mérillac. (Côtes d'Armor). Lap.

Pont-L'Abbé. (Finisètre). Collège Saint-Gabriel, le même chemin de croix en Lap. Ce chemiin de croix est aujourd'hui visible dans la chapelle Notre-Dame de la Clarté à Combrit-Sainte-Marine (Finistère).

Trémel. (Côtes d'Armor). Peinture sur toile.

Sarzeau. (Morbihan). Baptême du Christ. Peinture sur toile.

Trézélan. (Côtes d'Armor). Peintures sur toile.

La Baule. (Loire-Atlantique). Peintures sur toile.

Surzur. (Morbihan). Vierge aux moissons. Peinture sur toile.

Lanion. (Côtes d'Armor). Chapelle de l'Institution Saint-Joseph. Décoration de la nef et chemin de croix. L'ensemble de la chapelle a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1995.

La Boissière. (Mayenne). Décoration de l'abside de la chapelle Saint-Christophe.

Église Neuve près de Vergt. (Dordogne). Vitrail à Saint Yves

Saint-Brieuc. (Côtes d'Armor). Crypte du Grand séminaire (devenu Maison Saint-Yves). Peinture sur toile : Présentation de Marie au temple - Montée au calvaire. L'ensemble de la chapelle a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1995.

La Richardais. (Ille-et-Vilaine). Deux grandes fresques sur mortier frais : Saint Malo et Saint Lunaire.
Chemin de croix. Fresque courante sur mortier frais en deux bandeaux dans la nef.

Saint-Brieuc. (Côtes d'Armor). Décoration sur toile de l'ensemble des murs de l'oratoire de l'évêché. Adoration des mages - Hommage à la Vierge - Arrivée de Saint Brieuc. Cette œuvre est maiintenant visible dans le cloitre de la Maison Saint-Yves, ancien Grand séminaire.

Étel. (Morbihan). Décoration, fresque sur mortier frais : La Vierge de la mer - Steren ar mor.

Lorient. (Morbihan). Église Saint-Louis. Décoration, fresques sur mortier frais dans les deux chapelles latérales : Saint Louis sergent du Christ et le Cœur sacré de Jésus.

Plœmeur. (Morbihan). Chemin de croix, en céramique, a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1992.

Plaintel. (Côtes d'Armor). Fresque représentant le père Georges Courmeaux .

Néant-sur-Yvel. (Morbihan). Mosaique : l'Enchantement du Vendredi saint.
Dernier décor religieux de Xavier de LANGLAIS.


Parmi les oeuvres monumentales religieuses on ne peut pas oublier de mentionner les Taoulennou, toiles roulées de 220x170 cm, que les missionnaires itinérants emmenaient avec eux pour précher des "Missions" de paroisses en paroisses. Ceci correspond à une tradition imaginée au XVII ème siècle et qui a perduée jusqu'après la guerre 1939-45, Xavier de Langlais fut le dernier peintre de taoulennou.

Ces taolennou sont toujours visibles :
- au Musée du Léon à Lesneven (29) ouvert l'après-midi de 14 à 18 heures
et
- à la Mission des Monfortains, Abbaye de Saint LAURENT sur SEVRE - 85292
appeler avant au : 02 51 64 37 00.

Tugdual de LANGLAIS