Noms Actuels



= Glastonbury (?)

= South Cadbury (Sonierset) (?)

= Cardigan (Aberteifi, en gallois)

= Carlisle (Curnberland)

= Caerleon (Monnouthshire)

= Caerwent (Monmoutshire)

= Chester

= Castell Dinas Brân,Llangollen (?)

= Cornwall

= Firth of Forth

= Cumberland

= Edinburgh

= Scotland (pays des Pictes)

= Snowdon ( au Nord-Ouest du Pays de Galles)

= La Galles du Sud

= Galloway

= En Gwynedd ( province du Nord-Ouest du Pays de Galles)

= Ireland ( Pays des Scots)

= On a proposé une région autour de Leicester (?)

= Lothian

= Orkney, Islands

= Rhuddlan

= Tintagel, en Cornouailles

Lieux arthuriens de Grande Bretagne


Noms Arthuriens

Avalon (lieu du tonbeau d'Arthur)

Camaalot (ou Camaalotli)

Caradîgan

Carduel

Carlion (Kerléon)

Caerwent, Carnant,Carant, etc.

Cestre

Corbenic,Corbennig, etc.(=Dinadaron)

Cornouailles

Cotoatre

Cumbria

Daneborc

Escoce, Ecosse

Esnauedon

Estregales, Destregales

Galvoie

Gaste Forêt (ou Forêt Gastée)

Irlande

Logres

Loonois

Orcanie

Rotelan

Tintagel


Lieux Arthuriens
de petite Bretagne


On sait que, lors du repeuplement de l'Armorique, entre le Ve et le VIIe siècle, par des émigrants venus de Grande-Bretagne, ces derniers s'efforcèrent de recréer un "environnement" leur rappelant aussi fidèlement que possible leur terre natale.

Non seulement leur nouvelle patrie fut baptisée par eux PETITE BRETAGNE (l'actuelle Bretagne) en souvenir de la GRANDE BRETAGNE qu'ils avaient dû fuir en raison des invasions Saxonnes, mais encore des régions entières auront désormais des noms identiques, ou presque identiques, des deux côtés de la Manche. À la Cornouailles insulaire correspondra la Cornouailles bretonne, au Loonois insulaire correspondra le Léon breton. Des bourgs, des villages, d'innombrables lieux-dits seront désignés par les mêmes noms et seront éventuellement placés sous le patronage des mêmes saints.

Curieusement, un phénomène similaire se produira, plus tard, sur le plan littéraire, Non seulement certaines des aventures de la Table Ronde se dérouleront indifféremment soit en Grande Bretagne soit en Petite-Bretagne, mais encore maints lieux arthuriens seront revendiqués à la fois par les deux pays frères.

Deux lieux fortifiés anciennement, le premier situé en terre de Galles, le second situé dans le Léon, au coeur de la forêt de Landerneau sur les bords de l'Elorn, portent le nom de Joyeuse Garde. En raison de son cadre géographique, se prêtant mieux au développement de l'action romanesque, j'ai choisi la Joyeuse Garde armoricaine.

(Ce chàteau supposé de la Joyeuse Garde est connu en breton sous le nom de Kastell ar Goueled, que l'on pourrait traduire librement par " Chateau de l'Abîme "... Un nom qui n'enlève rien a son mystère ! Des fouilles y ont été entreprises, tout récemment, à l'instigation du Ministère des Affaires Culturelles.)

On cite encore, cette fois dans le Trégor en Pleumeur-Bodou, les ruines d'un chateau de Kerduel, dont le nom est bien proche du Caerduel gallois... Si proche que les Bretons d'Armorique n'ont pas manqué d'en faire l'une des trois résidences principales du roi Arthur.

Pour éviter un surcroît de confusion, je m'en suis tenu à la thèse la plus courante, et d'ailleurs la plus ancienne, qui place les trois demeures royales d'Arthur en Grande-Bretagne.

Plusieurs localisations ont également été proposées en ce qui concerne l'île d'AVALON.

Le Pays de Galles s'enorgueillit, à bon droit, de posséder, à Glastnnbury, le tombeau supposé d'Arthur, mais le site où s'érigent les ruines de ce tombeau - au demeurant fort émouvantes - correspond difficilement à l'image que suggère à l'esprit l'Avalon de la légende car Glastonbury n'est pas à proprement parler une île, tout au moins de nos jours (*)
(Note*) M. J.H. Watkins répond, fort justement, à cette objection, par l'argument suivant : Le mot île ne saurait faire difficulté ici, puisqu'il s'agit d'une région toujours.

De ce côté-ci de la Manche, l'ile d'Aval, située dans les parages de l'Ile Grande, et dépendant comme Kerduel de la commune de Pleumeur-Bodou, présente sur Glastonbury l'avantage d'une insularité parfaite. Maints commentateurs de la légende - parmi lesquels Charles Chassé - faisant état, d'une part, d'une similitude de nom indéniable et, d'autre part, de traditions orales particulièrement vivaces en Trégor, n'ont pas hésité à identifier cette île d'Aval à l'île d'Avalon. Cependant il faut bien reconnaître qu'il s'agit, en fait, d'une très petite île, tout juste un îlot, proche du continent et donc sans grand mystère.

Me serait-il permis de suggérer, à titre purement personnel, une troisième localisation possible d'Avalon ? n'existe, au sud-est de Terre-Neuve, une presqu'île d'AVALON, rattachée à l'île de Terre-Neuve par l'isthme du même nom, Pourquoi cette lointaine Avalon, perdue dans les brumes, ne serait-elle pas celle des Grand Repos d'Arthur ? Les Celtes, qui furent de tout temps considérés comme de hardis navigateurs, n'ont jamais cessé, en effet, d'être particulicrement sensibles à l'attraction des pays du Nord, Ainsi que le prouverait à l'évidence, s'il en était besoin, la narration des voyages de Saint Brendan, moins Imaginaires qu il ne semblerait au premier abord.

Pareille hypothèse vaut ce qu'elle vaut, put-être s'agit-il d'une simple identité de nom, purement fortuite. La question est posée. Sera-t-elle jamais résolue ? À en croire la légende, la fin du roi Arthur ne doit-elle pas rester éternellement douteuse ?

En ce qui regarde la forêt de Brocéliande (actuellement forêt de Paimpont, proche de Rennes), je ne saurais trop conseiller la lecture du remarquable ouvrage de Fèlix Bellamy "La Forét de Brecheliant", édition Plihon et Hervé, Rennes, 1890, en deux volumes in-8, qui renferme, outre une infinité de renseignements très précieux concernant la forêt et les légendes que celle-ci a inspirées, maintes vues originales sur le cycle de la Table Ronde en général.

La carte des lieux arthuriens illustre cette courte étude marécageuse et, certainement, tout en marais au IVe et au Ve siècle. Cette opinion est aussi celle du Dr C.A. Ralegh Radford, dont l'important ouvrage sur Glastonbury fait autorité en la matière ("The Pictorial History of Glastonbury Abbey, The IsIe of Avalon Pîtkîn Pictorials Ldt", 1968) n'offre pas, bien entendu, la précision d'une carte d'atlas. Pour en revenir à la Grande-Bretagne, on se souviendra, en particulier, que le château de Co bennig se trouve placé, selon le roman, en vue de la côte. Donc nettement à l'ouest du calice du Graal tel que je l'ai situé dans un souci d'équilibre décoratif.

Dois-je rappeler, enfin, que la localisation de certains épisodes secondaires du récit dans la région des Monts d'Arrée, proche du Huelgoat, dans la presqu'île de Rhuys et dans la petite cité d'Oudon, m'est personnelle, ainsi que je l'ai déjà signalé dans la table analytique des matières accompagnant chacun des cinq ouvrages de cette somme arthurienne ?

Ces précisions données et ces réserves faites, j'ose espérer que de nombreux lecteurs seront heureux de retrouver sur une carte, fût-ce d'une manière approximative, les lieux où se déroulent les principales aventures du ROMAN DU ROI ARTHUR.

Xavier de Langlais.

Sur les pas de Merlin avec Andrew SANDFORD