Gabriel de Francheville

Gabriel Toussaint Vincent de Francheville du Pelinec
Né le 14 octobre 1778 à Guérande (44), décédé le 20 avril 1849 à Vannes (56)



Gabriel était le fils aîné de Toussaint-Guillaume de Francheville (1735-1796), chef des chouans de Guérande, et de son épouse, née Marie-Charlotte de Trevelec (1753-1792).

La révolution avait éclaté en 1789, et les mesures anticléricales désespéraient le peuple des campagnes. En 1792, la levée de 300 000 jeunes pour la défense de la nation provoqua la fureur du monde paysan, qui avait besoin de cette jeunesse pour les moissons. Le 21 janvier 1793, lorsque le Roi Louis XVI fut guillotiné, c’en était vraiment trop, et la révolte explosa. Toussaint-Guillaume rejoignit la rébellion des chouans et, ancien officier de marine, il prit le commandement de la compagnie de Guérande, avant d’être tué par les républicains à Arzal, en 1796.
Gabriel adopta les idées de son père, et effectua différentes missions pour défendre la cause monarchiste et chrétienne.
Il fut sous-lieutenant dans l’Armée Royale du Bas-Anjou et Haute-Bretagne en 1799.
Puis capitaine-adjoint à l’Etat-Major en 1799 dans la division commandée par monsieur de Chatillon, et ensuite, il fut chef de Bataillon sous les ordres du général Georges de Cadoudal.
Mais, la République méfiante l’assigna à résidence à Beaugency en 1800.



Gabriel de Francheville se marie le 17 février 1801, à Guérande (Loire-Atlantique), avec Marie-Louise Bouczo du Rongoët 1776-1831, dont :

- Amédée, 1802-1889,

- Ernest, 1803-1828,

- Émilienne, 1805-1849,

- Jules, 1813-1866.





Après la Révolution, Gabriel reprit le château de Truscat appartenant à la famille Francheville depuis le début du XVI°. La propriété de Truscat près de Sarzeau (Morbihan), dans la presqu'île de Rhuys, était restée inoccupée depuis la mort de son parrain, Vincent-Mathurin de Francheville en 1798 (sans descendance).
Lors de la ‘’petite chouannerie’’ en 1815, Gabriel fit la campagne de l’Armée Royale de Bretagne sous les ordres du Général Sol de Grisolles à la tête d’un bataillon qu’il avait levé et organisé à ses frais, et porté à 773 hommes. Il sera nommé par sa Majesté Louis XVIII, le 28 janvier 1816 Major du 3° Régiment d’Infanterie de la Garde.
Il sera breveté Lieutenant-Colonel le 23 octobre 1819, par décision du Roi, et colonel le 24 février 1826.

Revenu à la vie civile, il fut élu député du Morbihan le 23 juin 1830.
Après la révoluition de juillet, il prèta serment à Louis-Philippe, mais ne fut pas réélu en 1831.

Son fils Ernest, brillant officier de Marine, mourut d’une fièvre tropicale à l’île de Gorée en 1828 il n’était pas marié. Marie-Louise, l’épouse de Gabriel, mourut peu après, probablement de chagrin.

Gabriel continua à vivre à Truscat, dont il aménagea le parc, et il se passionna pendant seize années pour la culture du mûrier et l’élevage des vers à soie, espérant pouvoir introduire la sériculture dans son pays. Malgré sa persévérance et la qualité de la soie obtenue dans sa magnanerie, il parut évident que cette industrie séricole n’avait pas d’avenir en Bretagne, car un champ planté en mûrier n’était pas plus rentable qu’un champ planté en vigne.

Son fils Amédée continua un temps la culture de mûrier et l’élevage des vers à soie.

À sa mort en 1849, Gabriel transmit Truscat à son petit-fils Alban, fils de Jules, alors âgé de 4 ans. La propriété est encore dans la famille deux siècles plus tard.



Benoit Goullin