Anne Marie Françoise
RIVIERE DE LA SOUCHERE

épouse du
Capitaine M.-E.PELTIER


née le 7 juillet 1780
au Port-au-Prince (Saint-Domingue)


décédée le 10 septembre 1863 à Paris

Voilà son signalement à 20 ans: taille 1m60, cheveux et sourcils bruns, front bas, yeux gris, nez moyen, bouche petite, menton rond, visage ovale.

Quand Anne Souchère de la Rivière nait un 7 juillet 1780 aux Variétés, quartier de Partibonite, le chiffre 7 aurait du lui porter bonheur. Son papa Jean-Baptiste est officier dans les dragons (il finira colonel) et sa maman descend d'une famille établie depuis longtemps à St-Domingue les Moulhiart, la colonie est considérée comme la plus riche et la plus prospère des Antilles. Mais 1789 n'est pas loin, les parents se trouvent séparés, Marie-Bonne Souchère de la Rivière est seule pour faire face à la Terreur, pour échapper à Carrier elle se cache dans un caveau avec ses 3 enfants et manque d'y mourir de faim. Au cours de l'hiver de l'An V (10 octobre 1796) Anne Souchère perd sa mère, elle a 16 ans ! Ils ont perdu leurs biens de St Domingue.
Elle n'a pas 20 ans quand elle épouse à Paris le 10 floréal an VIII (30 avril 1800) Marie-Etienne PELTIER, capitaine Corsaire de 38 ans, elle n'avait pas choisi la tranquilité ... il vient de revenir d'Amérique du Sud où il a commandé le « Hussard », avec le quel il a fait deux prises: "La Caroline" et le "Phaéton", tout doit sembler lui sourire.

De cette union naît à Paris le 6 pluviose an IX (26 janvier 1801) Marie, Françoise, Hipolitte Peltier qui deviendra "Fanny" de Langlais, sur l'acte de naissance son père est qualifié de propriétaire colon, ancien marin. Avant la Paix d'Amiens 4 Gérminal An X (25 mars 1802) qui met au chômage le monde de la Course, Marie-Etienne a déjà abandonné la marine.

Avril 1802, que se passe-t-il dans leur vie ? De cette époque datent toutes les attestations de service de Marie-Etienne: 2 floréal, 2, 18 et 25 germinal An X, sur une des attestations Marie-Etienne est qualifié de propriétaire à St-Domingue, sur une autre attestation du 17 germinal An X (7 avril 1802), Anne Peltier est indiquée comme veuve.

Dans une lettre du 19 février 1819, au Ministre de la Marine, on sait par sa fille qu'il est mort à Madagascar sans autres précisions.

Voilà Anne Marie François Peltier à 22 ou 23 ans seule et sans ressources ! Son père vient de mourir de la fièvre jaune au Port-au-Prince, il avait accompagné l'expédition du général Leclerc, espérant récupérer ses biens. En 1803 elle perd son beau-père Jean Peltier et sa belle soeur Françoise, son beau-frère François Michaud, veuf lui aussi, va être la seule aide qui lui reste.
On peut suivre, grâce aux lettres trouvées aux Archives de la France d'Outre-Mer à Aix, toutes les démarches faites par Anne et par Fanny pour essayer d'obtenir une pension puis une indemnisation au titre des réfugiés de Saint-Domingue. Les aides ne sont pas lourdes: 34 Francs en 1811, les secours seront versés régulièrement à Anne puis à sa fille, lorsqu'Anne Peltier s'installe à Londres avec L. HARPEY et l'indemnisation ne sera jamais obtenue.
Elle conserva surement de bons rapports avec sa fille puisque c'est dans les archives familiales de la famille de Langlais à Kerhavil que l'on a retrouvé cette photo d'elle, dèja très agée.

Nous savons peu de chose de sa soeur Sophie Jeanne, née le 7 juillet 1781 au Port-au-Prince, si non qu'elle est décédée chez son frère à Marseille, elle avait sans doute épousé un Reynoard. Son frère Jules Rivière de la Souchère, né le 29 novembre 1785, a eu des descendants qui se sont établis dans la région de Marseille, où il a été professeur de Mathématiques spéciales et où ils est mort le 19 octobre 1847. En 1885 son petit-fils Jean était encore consul d'Haïti, 45 rue Goudard à Marseille.